La théorie socioculturelle du développement cognitif de Vygotsky
04 mai, 2019 paru sur www.nospensees.fr
La théorie socioculturelle du développement cognitif de Vygotsky est reconnue dans le monde entier. Ce psychologue est célèbre pour être l'un des plus grands défenseurs de la perspective socioculturelle du développement.


La théorie socioculturelle du développement cognitif de Vygotsky met l’accent sur les contributions importantes que la société apporte au développement individuel. Cette théorie a pour objectif de mettre en exergue l’interaction entre les personnes en développement et la culture dans laquelle elles vivent. En outre, la théorie socioculturelle du développement cognitif de Vygotsky suggère également que l’apprentissage humain est en grande partie un processus social.
La théorie socioculturelle du développement cognitif de Vygotsky se concentre non seulement sur la façon dont les adultes et les pairs influencent l’apprentissage individuel, mais aussi sur la façon dont les croyances et les attitudes culturelles influencent la façon dont l’enseignement et l’apprentissage sont réalisés.
Il convient de noter que la théorie socioculturelle de Vygotsky est l’une des bases du constructivisme, dans la mesure où elle affirme que les enfants, loin d’être de simples récepteurs passifs, construisent leur propre savoir, leur propre schéma, à partir des informations reçues.
Les clés de la théorie socioculturelle du développement cognitif de Vygotsky
Vygotsky a fait valoir que la communauté joue un rôle central dans le processus de “donner du sens”. C’est pourquoi sa théorie socioculturelle du développement cognitif souligne le rôle fondamental de l’interaction sociale dans le développement de la cognition.
Selon Vygotsky, les enfants ont encore une longue période de développement cérébral devant eux. De plus, chaque culture fournirait ce qu’il appelait des outils d’adaptation intellectuelle. Ces outils permettent aux enfants d’utiliser leurs compétences mentales de base d’une manière sensible à la culture dans laquelle ils grandissent.
Vygotsky a soutenu que l’apprentissage est un aspect nécessaire et universel du processus de développement culturellement organisé. En particulier en ce qui concerne la fonction psychologique humaine. En d’autres termes, l’apprentissage social tend à précéder le développement.

Comme Piaget, Vygotsky pensait que les bébés naissent avec les compétences de base pour le développement intellectuel. Selon Vygotsky, ces fonctions mentales élémentaires sont l’attention, la sensation, la perception et la mémoire. C’est par l’interaction au sein de l’environnement socioculturel que ces fonctions se transforment en processus et stratégies mentaux plus sophistiqués et plus efficaces. On les appelle les fonctions mentales supérieures.
En ce sens, Vygotsky considère que les fonctions cognitives, même celles qui s’exercent seules, sont affectées par les croyances, les valeurs et les outils d’adaptation intellectuelle de la culture dans laquelle une personne se développe. Par conséquent, elles sont déterminées socioculturellement. Ainsi, les outils d’adaptation intellectuelle varient d’une culture à l’autre.
Vygotsky croyait que chaque culture présente des différences uniques. Les cultures peuvent varier considérablement. C’est pourquoi la théorie socioculturelle de Vygotsky suggère que le cours et le contenu du développement intellectuel ne sont pas aussi universels que le croyait Piaget.
La zone proximale de développement
L’un des concepts les plus importants de la théorie socioculturelle du développement cognitif de Vygotsky est celui de la zone proximale de développement. Selon Vygotsky, cette zone correspond à la distance entre le niveau de développement réel déterminé par la résolution indépendante de problèmes et le niveau de développement potentiel déterminé par la résolution de problèmes sous la direction d’un adulte ou en collaboration avec des pairs plus compétents.
Essentiellement, la zone proximale de développement comprend toutes les connaissances et les compétences qu’une personne ne peut pas encore comprendre ou exécuter par elle-même. Mais qu’elle est capable d’apprendre avec l’aide de ses pairs. Au fur et à mesure que les enfants peuvent améliorer leurs compétences et leurs connaissances, ils peuvent progressivement étendre cette zone proximale de développement.
Vygotsky croit que la zone proximale de développement est le domaine où l’aide d’une personne plus experte dans le processus d’apprentissage peut prendre plus de valeur. C’est-à-dire, c’est l’endroit où l’apprenti peut bénéficier le plus, en termes d’apprentissage, du fait de côtoyer un expert.

La théorie de Vygotky souligne également l’importance du jeu dans l’apprentissage. Les parents et les enseignants peuvent utiliser ce contexte pour savoir où se trouve la zone proximale de développement de l’enfant. Et ainsi l’y amener. Il s’agit d’un domaine où il y a des tâches qui constituent un véritable défi pour l’apprenti ; un ensemble de défis que, compte tenu de son niveau de développement, il sera capable de surmonter avec un peu de soutien.
Vygotsky considère également l’interaction entre pairs comme un moyen efficace de développer des compétences et des stratégies. Ce sont des stimuli qui ont normalement une zone proximale de développement similaire. C’est pourquoi il suggère d’utiliser des exercices d’apprentissage coopératif où les enfants moins compétents se développent avec l’aide de pairs plus compétents.

Points communs et différences entre Piaget et Vygotsky
Bibliographie
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Vygotsky, L.S. (1962). Thought and Language. Cambridge, MA: MIT Press.
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Vygotsky, L.S. (1978). Mind in Society. Cambridge, MA: Harvard University Press.
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Wertsch, J.V. (1985). Cultural, Communication, and Cognition: Vygotskian Perspectives. Cambridge University Press.
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REVUE Skhole.fr : penser et repenser l’école
http://skhole.fr/lev-vygotski-extrait-l-apprentissage-de-la-grammaire Lev Vygotski - extrait - L'apprentissage de la grammaire
Publié le 15 juin 2009
Dans ce texte, Vygotski illustre par l’exemple de la grammaire la « loi générale » selon laquelle l’enseignement scolaire s’adresse chez l’enfant à des fonctions psychiques encore « immatures », que cet enseignement a justement pour fonction et pour effet de développer. En ce qui concerne l’apprentissage de la grammaire, dont l’utilité n’apparaît pas immédiatement, Vygotski montre en quoi celui-ci permet le développement d’un rapport conscient et volontaire avec la langue parlée: ainsi les savoir-faire acquis de manière spontanée lors de l’apprentissage de la langue parlée deviennent peu à peu l’objet d’une prise de conscience réfléchie par l’élève, ce qui donne à l’enfant « la possibilité d’accéder à un niveau supérieur dans le développement de son langage ».
JG.
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